Le comité de défense des détenus politiques répond à Kais Saïed
Le comité de défense des détenus politiques a fait part de son étonnement quant aux propos du président de la République, Kais Saïed, lors de sa visite à Monastir le 6 avril courant, quand il a indiqué que les ces détenus ont du sang sur les mains.
Le comité a rappelé, dans son communiqué que le dossier du complot contre la sûreté de l’Etat n’a pas mentionné de mort ni de blessé et que le seul cadavre qui existe dans cette affaire est celui de la justice.
"La magistrature a été détruite par des décrets permettant au pouvoir exécutif de contrôler le parcours professionnels des magistrats ou de les limoger (…) Le président de la République n’a pas le droit de s’ingérer dans les dossiers judiciaires ou d’influencer les décisions des magistrats, après avoir révoqué un nombre d’entre eux, dissout leur conseil supérieur légitime et transformé le pouvoir judiciaire en fonction pour neutraliser ses opposants politiques", lit-on dans le communiqué.
Le comité de défense a, également, souligné que le dossier du complot est vide et ne contient la moindre preuve ou indice sur l’implication de ses clients dans ce complot présumé. Il a ajouté que ce dossier est politique par excellence et vise, tout simplement, à neutraliser l’opposition politique pour assurer la continuité du pouvoir actuel.
La défense a, par ailleurs, appelé toutes les forces de la société civile et les activistes des droits de l’Homme à appeler le pouvoir à respecter les droits et libertés et à garantir les conditions d’un procès équitable aux détenus politiques. Elle a, aussi, appelé les magistrats à ne pas céder aux menaces et à préserver leur indépendance.